Importante bibliothèque Empire en acajou massif et placage d’acajou dans le goût de Pierre-Antoine Bellangé

Importante bibliothèque Empire en acajou massif et placage d’acajou dans le goût de Pierre-Antoine Bellangé

276.5 x 596 x 85 cm (108 ⁷/₈ x 234 ⁵/₈ x 33 ¹/₂ inches)
Acajou
Bronze
Marbre

DESCRIPTION +

Exceptionnelle et importante bibliothèque en acajou massif et placage d’acajou. France, milieu du XIXe siècle. Dans le goût de Pierre-Antoine Bellangé. La partie supérieure est composée de quatre travées à étagères encadrées de niches arrondies en placage d’acajou. Les niches ainsi que les travées sont flanquées de part et d’autres de cariatides en gaine figurant des têtes de femme orné d’ailes en bronze doré et ciselé. L’intérieur des niches est  incurvé et surmonté d’un motif de coquille renversée. A la base de celles-ci un plateau arrondi en demi-cercle en marbre (Brocatelle d’Espagne) permet d’accueillir sculptures  ou autres ornements. La partie inférieure est composée de portes et vantaux ainsi qu’une rangée de 6 petits tiroirs dans la prolongations des niches. De part et d’autre de ces tiroirs, des lions ailés sculptés semblent protéger son contenu. 
L’ensemble du meuble est posé sur des pieds à décor de pattes de lions. Les bronzes doré, vases, fleurettes, rosaces, caducées etc. sont très finement ciselés. Ces éléments en bronzes , la finesse de la sculpture du bois ainsi que l’assemblage  révèlent  la qualité d’exécution exceptionnelle de ce meuble. 
Ce meuble peut etre attribué a l’ébeniste Pierre-Antoine Bellangé , ébéniste de la cour Impériale de Napoleon Ier.

BELLANGÉ (Pierre-Antoine), fabricant de meubles à Paris, né probablement vers 1760, mort vers 1844, tint une place éminente parmi les représentants de l’art industriel au commencement du xixe siècle. Il se rattachait peut-être à la même famille que les menuisiers "Antoine Bellanger père et fils", malgré l’orthographe dissemblable de son nom patronymique. Ce fut du reste comme menuisier qu’il obtint la maîtrise le 24 octobre 1788 . Établi rue Neuve Saint-Denis, où il devait exercer pendant presque toute sa carrière, il se vouait alors à la production des bois de lits et de sièges. Les frères Presle, tapissiers de renom, qui demeuraient dans son voisinage, rue Saint-Martin, lui en demandèrent un grand nombre destinés au comte de Girardin, à M.Grandet de la Villette, au marquis de Rosanbo et au comte des Cars. Pour ce dernier, il exécuta notamment un curieux lit à trois dossiers, de forme chantournée, avec une riche ornementation de volutes et coquilles, ce qui prouve que le « goût moderne » en honneur sous Louis XV garda des adeptes jusqu’à la fin de l’Ancien régime. Parmi ses travaux de la même époque, on remarque des ouvrages encore plus singuliers, comme quatre chaises en acajou « dans le genre gothique » qu’il créa pour le comte Esterhazy. 
Sous la Révolution, Bellangé, manquant de travail, voulut élargir le champ de son activité et décida d’entreprendre toutes sortes d’ébénisteries. Après la tourmente, il donna un nouvel essor à son commerce grâce au concours d’habiles ouvriers, tels qu’un certain Xavier Hindermayer qui faisait pour lui des pièces artistiques décorées de marqueteries à figures. Un livre de l’architecte Krafft nous a conservé les dessins de plusieurs meubles fabriqués sous la conduite de Bellangé vers la fin du xviiie siècle. (lit dans le genre antique). Ayant brillamment conduit ses affaires, le maître occupait déjà sous le Consulat un des premiers rangs dans l’industrie parisienne. Il dut à sa haute situation d’être désigné à diverses reprises comme arbitre ou expert dans des procès engagés devant le tribunal de commerce. A la fin de l’année 1811, il devint fabricant breveté du Garde-meuble impérial, qui lui avait déjà passé d'importantes commandes de sièges, lits et consoles pour le service des ministres et des grands-officiers civils. Bellangé conserva les mêmes fonctions sous le règne de Louis XVIII, durant lequel il meubla le pavillon de Saint-Ouen; il fut attaché par Charles X à la direction générale du mobilier de la Couronne, et nommé par Louis-Philippe « ébéniste du Roi », titre qu’il garda jusqu’à sa mort. Depuis 1825, il demeurait dans le passage Saulnier, rue Richer. A l’Exposition de 1827, la médaille d’argent lui avait été décernée pour de « très beaux meubles en bois indigènes et en bois exotiques », parmi lesquels figurait un siège d’ébène dans le goût romantique alors à la mode. Bellangé participa encore avec honneur à l’Exposition de 1839, où il présenta des meubles en marqueterie de Boulle qu’il venait de terminer pour le Roi. Cet ébéniste ne paraît pas avoir signé habituellement ses ouvrages. Jusqu’à présent l’on n’a trouvé sa marque - P. BELLANGÉ que sur un nombre assez restreint de sièges, tous en acajou dont certains de style Empire. D’autres, provenant d’un mobilier fait pour le duc de Bourbon à son retour d’exil, furent conservés dans les petits appartements du château de Chantilly. Le Mobilier national possède un remarquable fauteuil-gondole, avec les bras en volutes, qui date de la vieillesse du maître.